La traite des êtres humains est un phénomène criminel qui touche les pays du monde entier. La précarité et la clandestinité dans lesquelles sont placées les victimes en font un sujet complexe à saisir statistiquement. L’emprise des réseaux criminels, la situation administrative souvent irrégulière des victimes et leur particulière vulnérabilité limitent leurs possibilités de se tourner vers les autorités judiciaires. Nous disposons ainsi de données administratives partielles. C’est pourquoi les associations, qui sont, dans une large majorité des cas, les premières interlocutrices des victimes, constituent des sources d’informations précieuses qui permettent de mieux appréhender ce phénomène criminel et d’en illustrer les caractéristiques spécifiques.
Depuis 2016, la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF) et l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), en partenariat avec les associations, notamment celles membres du Collectif « Ensemble contre la traite des êtres humains », ont mis en place une enquête annuelle collectant les données sur les victimes de traite suivies par les associations en France. Ce travail permet d’améliorer la connaissance de ce phénomène, en apportant des enseignements sur les profils et les parcours des victimes.
La présente publication synthétise les résultats de la quatrième édition de l’enquête. Elle porte sur les victimes de traite des êtres humains accompagnées par les associations en 2019.