L’ONDRP propose dans le présent article une analyse des profils des personnes de 18 à 75 ans s’étant déclarées victimes de violences physiques ou sexuelles et dont l’auteur·e est le conjoint qui vit avec cette personne. Ces informations sont obtenues à partir des résultats des enquêtes « Cadre de vie et sécurité » (CVS) conduites entre 2008 et 2014.
L’indicateur étudié est la proportion d’hommes ou de femmes se déclarant victimes de «violences physiques ou sexuelles par conjoint cohabitant» sur deux ans. On l’estime à 8,2 ‰ pour les hommes de 18 à 75 ans, et à 18,7 ‰ pour les femmes de 18 à 75 ans. Cet indicateur est décliné selon des caractéristiques classiques comme l’âge ou le niveau de diplôme mais aussi selon la situation de handicap.
On observe ainsi des taux plus élevés pour les femmes handicapées ou celles dont le conjoint est dans cette situation. Dans ces cas, ils s’élèvent à plus de 30 ‰. à l’inverse, pour les hommes en situation de handicap, le taux de violences physiques ou sexuelles par conjoint cohabitant est très inférieur au taux moyen correspondant (3 ‰).
La situation au regard de l’âge présente des similitudes entre hommes et femmes. Lorsque la victime ou son conjoint a moins de 35 ans, les taux sont les plus élevés. En revanche, l’analyse de l’écart d’âge entre les femmes et leur conjoint cohabitant donne des taux plus élevés lorsque ce dernier est plus âgé alors que celui des hommes est plus élevé lorsque le conjoint cohabitant est plus jeune.
Concernant le diplôme de la personne interrogée ou de son conjoint cohabitant, les cas de figure sont nombreux et variés. Il ressort néanmoins que les taux les plus élevés sont estimés pour les femmes diplômées dont le conjoint est peu diplômé. Pour les hommes, des taux élevés apparaissent dans différentes situation, notamment lorsque le conjoint est bien plus diplômé ou si chacun des membres du couple est diplômé du supérieur.