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Dossier thématique
- Le RETEX, rempart des crises futures – François VERNOUX
- Apports et défis du RETEX – Jean-Luc WYBO
- 1988-2018 : trente ans de RETEX – Nicole KLEIN
- Le retour d'expérience, démarche d'amélioration exigeant méthode, objectivité et humilité – Richard LIZUREY
- Du bon usage des RETEX... – Marc BURG
- Retour d'expérience (RETEX) : usages et mésusages – Claude D'HARCOURT
Point de vue
- Rituel de sortie de crise. Le banquet analogique d'Astérix. Du retour au partage d'expérience – Bertrand ROBERT
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- Imaginaires sociaux et attentes de rôle posées sur les polices
- Hauts fonctionnaires des Outre-mer ? Migrations, legs colonial et carrières administratives dans la France post-coloniale
Editorial du directeur de l'IHEMI, Christophe SOULLEZ
« Il est des modes jusque dans la façon de souffrir ou d’aimer » se moquait André Gide en 1931. En effet, dans l’administration comme partout, certaines pratiques suscitent parfois un engouement soudain, une généralisation très rapide, avant d’être délaissées au profit d’autres modes, comme ce fut le cas par exemple du tout télétravail. Gageons que la pratique du retour d’expérience ne sera pas de ces modes passagères. Mais bien plutôt que sa généralisation deviendra un des piliers de notre résilience, c’est à- dire de notre capacité collective à tirer les enseignements de nos réussites et de nos échecs pour progresser, mettre à jour nos processus de décision, améliorer le service rendu aux populations.
Si dans de nombreuses entreprises, la pratique du RETEX est chose commune et passée dans les moeurs, l’administration peine parfois à pratiquer cet exercice pourtant indispensable pour mieux prévenir les crises, atténuer leurs effets, apprendre du passé pour aborder l’avenir mieux armés. D’autant que moteur de progrès, le RETEX humanise la crise : lors d’un RETEX ne s’expriment pas des individus impuissants ballotés par les circonstances, mais bien des femmes et des hommes qui ont agi en responsabilité et peuvent rendre raison de leurs décisions. Dans cette mesure, le retour d’expérience doit être considéré comme une des modalités de l’action, et non pas comme un bonus, ni comme un pensum. Ceci étant dit, pourquoi la pratique du retour d’expérience n’est-elle pas systématisée et plus répandue partout, y compris dans les administrations ? S’agit-il d’un exercice trop lié aux services opérationnels qui la pratiquent pour que les directions centrales y trouvent leur compte ? Surtout, l’exercice doit rester compatible avec les exigences liées aux procédures en cours, lorsque la gestion de crise fait l’objet d’une enquête administrative ou judiciaire.
Pour mieux cerner les bienfaits du RETEX, ce 72e numéro de la Lettre d’information sur les Risques et Crises (LIREC) interroge particulièrement les principes d’un retour d’expérience fructueux, à travers des récits de terrain particulièrement éclairants, des analyses et des conseils pour mettre en place et exploiter tous les ressorts du RETEX dans l’optique de faire progresser tous ceux qui y participent.
Bonne lecture !