Cette étude réalisée par l’ONDRP à partir des enquêtes «Cadre de vie et sécurité », apporte des éléments de compréhension sur le sentiment d’insécurité dans les transports en commun. En particulier, ce ressenti semble varier selon les caractéristiques individuelles des usagers et leurs habitudes de transport. À titre d’exemple, les femmes se sentent moins en sécurité que les hommes dans les transports en commun (49 % des femmes contre 61 % des hommes s’y sentent toujours en sécurité).
En distinguant quatre profils d’usagers, l’étude relève que les situations considérées comme anxiogènes et les moyens mis en place pour les éviter peuvent être différents d’un groupe d’usagers à l’autre. Bien que le facteur générant le plus d’insécurité pour chacun des profils révélés soit l’incivilité des autres passagers, on observe que les usagers quotidiens en activité ressentent particulièrement de l’insécurité lorsqu’il n’y a pas d’autres voyageurs. À l’inverse, la saturation des transports est plus souvent citée comme une situation anxiogène pour les inactifs qui ne se sentent pas toujours en sécurité dans les transports. En outre, les usagers occasionnels en activité, moins familiers des transports en commun, semblent porter une attention plus particulière à la qualité de leur environnement (dégradations des lieux, mauvais éclairage, etc.).
Les comportements adoptés par les usagers en réponse à l’insécurité ressentie sont fonction des situations considérées comme dangereuses mais également contraints par leurs capacités d’évitement. Ainsi, les inactifs sont relativement plus nombreux à éviter certains jours ou horaires. En revanche, les jeunes usagers quotidiens sont davantage « captifs des transports » (Yu et Smith, 2014), c’est-à-dire qu’une partie importante de ces usagers ressentant de l’insécurité dans les transports ne peuvent pas adopter des comportements d’évitement par manque de possibilités de transport différentes.