Objectifs et travaux
Cette étude a posé deux questions de recherche : 1. Quelle radicalisation dans quels sports ? 2. Quel rôle du sport dans la radicalisation ?
La première question a été traitée par cent vingt-trois entretiens libres ou semi-directifs d’environ une heure et demie avec cent quatre-vingt-treize personnes issues de deux services de renseignement, vingt préfectures de plus d’un million d’habitants, vingt services départementaux à la jeunesse, à l'engagement et aux sports (SDJES), huit délégations régionales académiques à la jeunesse, à l'engagement et aux sports (DRAJES), treize établissements du ministère des Sports, trente-deux fédérations agréées, sept associations sportives non affiliées à une fédération, ainsi que trente-trois personnalités qualifiées.
La seconde question a été traitée par la construction en source ouverte d’une base de données de cent cinquante-trois auteurs « d’actes de terrorisme », au sens des articles 421.1 et suivants du Code pénal (hors soutien, infractions financières et apologie ou provocation) commis entre 2012 et 2021, contenant plusieurs variables liées à la pratique sportive des individus.
À partir de ce matériau, l’étude montre dans quelle mesure et selon quelles modalités la « radicalisation » existe dans le sport associatif ou avec quels autres phénomènes elle coexiste. Elle met aussi en évidence la manière dont les acteurs du sport s’emparent des catégories (« radicalisation », « communautarisme », fait religieux) et déploient concrètement la politique de prévention et de lutte contre la radicalisation dans le sport. Elle teste enfin des hypothèses sur le rôle spécifique du sport dans les parcours de radicalisation violente.
L’étude a donné lieu à un rapport de 144 pages.